Après quatre jours de formation intensive à Douala, le stage de renforcement des capacités des arbitres et arbitres assistants de l’UNIFFAC a livré tous ses secrets. Au-delà de la cérémonie officielle de clôture, les coulisses de cette formation révèlent un programme méthodique, progressif et résolument tourné vers la modernité du football africain.
Les seize participants venus des huit pays membres de la zone repartent avec un bagage technique, physique et technologique qui devrait leur permettre de rivaliser avec les meilleurs arbitres du continent dans les années à venir.
Denis Bemenga, instructeur FIFA originaire de la République Démocratique du Congo, fait partie des quatre formateurs qui ont encadré cette session. Son témoignage éclaire la philosophie pédagogique adoptée durant ces quatre journées et la progression méthodique mise en place.
“Nous ne pouvons pas tout étaler sur ce que nous avons fait durant les quatre jours, sauf que nous sommes venus enseigner aux nouveaux internationaux ce qu’ils doivent faire, comment s’entraîner. Nous, en tant que techniciens, nous leur avons donné des exemples. Nous avons essayé de leur expliquer ce que nous avons fait pendant les stages et nous osons croire que lorsqu’ils vont rentrer dans leurs fiefs respectifs, ils vont bien prester et nous allons avoir de bonnes performances dans les jours à venir”, a-t-il déclaré avec conviction.
Cette approche basée sur le partage d’expériences concrètes et l’exemplarité constitue un pilier de la transmission des savoirs dans le domaine de l’arbitrage. Les instructeurs, forts de leurs années passées sur les pelouses africaines et internationales, ont pu illustrer leurs enseignements théoriques par des situations vécues, donnant ainsi une dimension pratique et réaliste à la formation.
Le programme physique, élément crucial de la performance arbitrale moderne, a été structuré selon une logique de progression sur trois jours, chaque séance répondant à un objectif précis et complémentaire.
Les Instructeurs
Denis Bemenga détaille cette planification : “Sur le plan pratique, le premier jour, nous avons travaillé sur l’endurance physique qui leur permettra de courir le plus longtemps possible pendant le match. Le second jour, nous avons essayé d’élever leur niveau de vitesse pour qu’ils soient capables de faire les allers-retours à tout moment pendant le match. Et ce jour, nous avons fait la vivacité et vitesse qui va les aider à avoir des réactions rapides durant les matchs.”
Cette progression méthodique endurance, puis vitesse, puis vivacité reflète une compréhension approfondie des besoins physiques d’un arbitre moderne. L’endurance constitue la base qui permet de tenir 90 minutes, voire plus en cas de prolongations. La vitesse permet de suivre le rythme du jeu et de se positionner correctement. Enfin, la vivacité et les réactions rapides sont essentielles pour prendre les bonnes décisions dans les situations litigieuses qui se déroulent à grande vitesse.
Conscient de la relative jeunesse des participants, Denis Bemenga adopte un ton optimiste tout en soulignant l’importance d’un accompagnement continu : “Ce sont des jeunes, ils ont besoin de beaucoup d’encadrement, mais je sais qu’avec la jeunesse tout y est. Il suffit juste de l’encadrement et vous verrez que d’ici deux ans, ce sera génial.”
Cette projection à deux ans n’est pas anodine. Elle correspond au temps nécessaire pour qu’un arbitre consolide ses acquis, accumule de l’expérience sur le terrain et atteigne un niveau de maturité suffisant pour prétendre à des désignations dans les grandes compétitions de la CAF. Le message est clair : la formation n’est qu’un début, et c’est le travail quotidien qui fera la différence.
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